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Ma cliente préférée

Résumé : Sivir travaille à temps partiel pour le café Chouchou. Depuis des semaines, elle reluque l’une de ses clientes en rêvant d’échanger avec elle. Ce matin, tout change.

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Couple : Sivir /Kai’Sa

Tags : Univers Alternatif – Café Chouchou, Univers Alternatif – KDA All Out, Univers Alternatif – Café, Fluff, Soraka

Je n’ai pas relu !

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Huit heures du matin.

À cette heure-ci, les clients ne se pressent pas encore. Nous avons un petit rush aux alentours de neuf heures, quand les gens se pressent de prendre un café à emporter avant de rejoindre leur bureau. De temps en temps, quelqu’un achète une dizaine de pâtisseries pour célébrer un évènement avec ses collègues. Puis la journée se calme de nouveau. Quelques clients viennent travailler dans la matinée. Cependant, l’activité commence réellement dans l’après-midi.

Toujours est-il qu’à huit heures, le café est généralement vide. « Chouchou » est une petite boutique installée à la limite entre un quartier commerçant et une série d’immeubles d’affaires. J’y travaille depuis six mois maintenant et le service du matin reste mon préféré.

La raison principale vient d’ailleurs de passer les portes. Kai’Sa, l’une des stars du groupe KDA, vient presque tous les matins. Son studio est à deux pas, ai-je fini par découvrir. Ses longs cheveux teints en vert battent ses jambes au rythme de sa démarche chaloupée. Comment peut-on se déplacer ainsi ? Avec tant de sensualité et sans se casser la figure. Même après six mois, je me tords encore les chevilles certains jours avec mes talons.

On dit que les stars sont capricieuses. Kai’Sa est adorable. Elle demande son macchiato d’une voix douce, bien lointaine de la puissance qu’elle utilise pour chanter. Ensuite, elle me donne toujours son nom, même si tout le monde le connaît ici. Et elle attend patiemment qu’on la serve.

La plupart du temps, elle s’installe sur une table dans un coin. Une plante verte la dissimule des regards extérieurs et elle peut observer nos allers et venues. J’ai mis du temps à me rendre compte qu’elle nous observait d’ailleurs. On dirait que notre travail la fascine. Le sien est pourtant bien plus intéressant. Quand je suis de service en salle, j’ai bien du mal à ne pas rougir. Mes collègues se moquent toujours gentiment de mon crush. Qui n’a jamais eu un coup de cœur pour une célébrité ? Surtout quand elle est aussi charmante que Kai’Sa.

En repoussant nerveusement l’une de mes mèches roses de mon visage, je m’approche du comptoir, prête à prendre sa commande. Elle me salue mais me dévisage sans rien dire de plus. Pour l’aider, je la relance avec un sourire :

— Un macchiato ? Comme d’habitude ?

Je la vois battre des cils, surprise. Était-elle perdue dans ses pensées ? Elle paraît si décidée en temps normal. Je l’observe tandis qu’elle me détaille. Ai-je raté mon maquillage ? Mis mon nœud de travers ? Mon tablier est-il tâché ? Cet examen me met mal à l’aise et je me retient de m’agiter.

— Oui un macchiato… et votre numéro de téléphone s’il vous plaît.

— Pardon ?

Ma voix est aiguë, mes joues rouges. Vient-elle de…? À ses rougeurs, qu’elle cache derrière sa main, j’en déduis que oui.

— J’aimerais votre numéro de téléphone si vous le voulez bien.

Je cligne des yeux. C’est surréaliste. Dans le coin de mon regard, je remarque Soraka qui m’adresse des signes encourageants.

— D’a… d’accord, bégayé-je.

Depuis quelques semaines, j’envisage de lui donner mon numéro et la voilà qui me le réclame avant. J’ai l’impression d’avoir mobilisé du courage pour rien. Non. Ce n’est pas pour rien. Ça me sera toujours utile. Kai’Sa a rejoint sa table préférée et attend que je vienne lui servir son macchiato.

Machinalement, je prépare sa boisson puis je prends le temps d’écrire mon numéro et mon nom au dos d’une des cartes de visites du café. Elle ne connaît même pas mon nom !

Avec angoisse, j’ajuste les volants de ma robe puis me saisit de mon plateau. Ce n’est pas si compliqué. En une série de pas, me voilà devant elle. Je dépose carte et café sur la table et invoque mon sourire le plus charmant.

— Profitez bien, déclaré-je avant de m’éloigner.

De loin, je l’observe se saisir de la carte et sortir son téléphone. De toute évidence, elle est en train d’enregistrer mon numéro. Soraka me donne un coup de coude.

— On dirait que les planètes sont en parfait alignement pour toi, non ? murmure-t-elle.

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La journée se poursuit sans rebondissement. Kai’Sa a quitté Chouchou à la même heure que d’habitude en m’adressant un sourire. Je lui ai répondu avec timidité. L’a-t-elle seulement vu d’ailleurs ? Soraka trépigne d’impatience, alors qu’elle est d’un naturel plutôt calme ; elle a hâte de savoir si la star va me proposer un rendez-vous. Rapidement, tous nos collègues ont été mis au courant. Depuis, notre conversation de groupe s’enflamme d’hypothèses farfelues, à tel point que notre patron, Vladimir, leur a ordonné de ne pas me déranger pendant mon service. Ce dernier s’est achevé sans évènement notable sinon la promesse de tenir mes collègues au courant.

D’une main, je détache mes cheveux rose et turquoise tandis que l’autre allume l’écran de mon téléphone. Je ne peux nier mon attente. J’espère vraiment recevoir un message d’elle. Mais une partie de mon cerveau cherche à rationaliser : peut-être était-ce un pari  ? Celui de récupérer le numéro d’une jolie fille ? Je ne me leurre pas, contrairement à beaucoup : avec ma taille élancée, mes muscles définies et mon sourire confiant, je suis une belle femme. Mais ça ne suffit pas à retenir l’attention d’une personne aussi connue que Kai’Sa. En plus, rien ne permet de trancher sur sa sexualité. Elle n’est peut-être ni lesbienne ni bi. Bref, tout ceci ne va probablement mener à rien.

Je me rends désormais à mon deuxième travail : j’aide dans l’entreprise de sécurité de mon grand-père. J’ai toujours eu un talent pour repérer les bons contrats et choisir quel agent assigné à quelle tâche. Mon grand-père aimerait que je reprenne la boutique à temps plein, mais, n’ayant fait aucune étude, je me dois de prouver ma valeur auprès du personnel. Ce travail à temps partiel est le meilleur moyen. Me plonger dans les contrats et les coups de téléphone me permet ainsi d’oublier l’attente durant quelques heures.

C’est pourquoi, je suis très surprise quand je reçois finalement, presque au moment de me coucher, le SMS suivant :

« Bonsoir, c’est Kai’Sa. Est-ce que tu prendrais un café avec moi ? Pour apprendre à se connaître. »

Mon cœur bat la chamade tandis que mon sourire s’élargit. Le futur s’annonce intéressant.

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