Délicat
TW conséquences d’une oppression, TCA
Tu serres le poing sous la table. Ton père est encore en train de débiter des âneries oppressives. Cela te met tellement en colère.
Tu as envie de lui dire que la personne dont il se moque, c’est toi, tout autant que des inconnus.
Mais impossible. Sa famille ne peut pas contenir d’êtres monstrueux, pas vrai ? Tous ces gens ici sont parfaitement normaux. Ils pensent tous pareil, pas vrai ?
C’est ce qui doit traverser la tête de ton père pour qu’il continue sans honte et sans remise en question.
Tu as tellement envie de parler. Tu as envie de le contredire et de déverser le sel que tu ressens à l’écouter.
Mais tu sais que, si tu le fais, tu prends le risque de t’outer. Et si tu fais ça, tu te mets en danger. Tu ignores comment ton père réagira, mais ça sera certainement un évènement traumatisant pour toi.
Plus traumatisant que d’entendre cela jour après jour ?
Comment savoir ?
Et s’il te mettait à la rue ? Et s’il essayait de te tuer ?
C’est un dilemme qui te tord le ventre lorsque tu essaies de dormir la nuit. Tu te retrouves donc, les yeux grands ouverts, dans le noir, à faire des scenarii catastrophes.
Cela te prend aussi quand tu manges, te serrant la gorge au point que rien ne passe et te faisant vomir le peu que tu as réussi à absorber.
Le cœur lourd et l’estomac vide, tu te retrouves à avoir la tête légère. Un peu trop même. Alors quand le tournis te prend, tu t’arrêtes le temps que la sensation passe. Parfois, tu dois t’asseoir, voire t’allonger.
Mais rien n’est pire que quand tu te sens étouffer.
Même si personne ne remarque rien, les larmes ont dû creuser des sillons indélébiles sur tes joues, n’est-ce pas ?
Mais tu ne fais rien et tu te perds en d’inutiles débats avec toi-même.
Le choix est trop délicat.
N’hésitez pas à découvrir mes autres histoires perdues.